Physiothérapie/ rééducation

Épaules raides

Les épaules raides

Les épaules raides sont probablement les pathologies les moins bien diagnostiquées. En effet, elles sont souvent diagnostiquées comme capsulite ou épaule gelée et prise en charge de cette façon. Mr.Bernard affectionne particulièrement le traitement et la prise en charge des épaules raides !

Nous savons aujourd’hui que les épaules raides ne sont pas automatiquement synonymes de capsulite/épaule gelée, et il existe plusieurs raisons aux épaules raides … et ce ne sont pas forcément une capsulite ou une épaule gelée.

Les différents types de pathologies causant une épaule raide sont :

  • La capsulite rétractile/épaule gelée
  • Protection musculaire (muscle guarding) de la coiffe des rotateurs en lien avec une lésion
  • Raideur capsulaire antérieure ou postérieure
  • Luxation mal réduite
  • Cancer osseux ou tissulaire
  • Arthrose gléno-humérale sévère
  • Nécrose de la tête humérale
  • Lésion de Type Hill Sach’s
  • Fracture non diagnostiquée
  • Post-opératoire

Les causes de raideur de l’épaule sont en réalité beaucoup plus nombreuses et donc, un mauvais diagnostic accompagné d’une mauvaise prise en charge peut finalement se transformer en capsulite rétractile/ épaule gelée.

La capsulite rétractile / Épaule gelée

La capsulite ou épaule gelée ne peut être diagnostiquée que lorsqu’une radiographie de l’épaule est sans particularité.

En effet, certaines pathologies (énumérées ci-haut), peuvent causer une perte articulaire et une raideur articulaire. C’est seulement après avoir un résultat en faveur d’une radiographie sans particularité et d’un examen différentiel que nous pouvons émettre un diagnostic de capsulite/épaule gelée. Elle se divise en deux causes :

Primaire

  • Diabète
  • Hypothyroïdie
  • Âge supérieur à 50 ans
  • Être une femme
  • Cancer
  • Pneumopathie, mais plus particulièrement la tuberculose +++ et l’emphysème

Secondaire

  • Après un trauma (fracture, luxation, déchirure de la coiffe des rotateurs etc)
  • Tendinopathie de la coiffe des rotateurs mal traitée
  • Problème d’épaule avec douleur de plus de 4 – 6 mois
  • Post-opératoire chirurgie de l’épaule

Nous savons aujourd’hui que les facteurs systémiques augmentent la chance de développer une capsulite primaire. Une personne ayant eu une chirurgie d’épaule et présentant des facteurs de risque primaire doit-être étroitement surveillée, puisqu’il existe une potentialité secondaire et primaire combinées

Encore aujourd’hui les différentes études ne sont pas claires quant à la proportion de capsulite dites primaires et la proportion des capsulites dites secondaires, particulièrement post opératoires

Physiothérapie

Il y a une étude en cours de la part de M. Bernard concernant la prise en charge des patients présentant une phase aiguë, douloureuse sans adaptation physiologique aux exercices. La physiothérapie n’est pas une modalité de traitement efficace pour cette situation. Les dernières études tendent à montrer que la double injection de cortisone avec un programme à domicile très ciblé est plus efficace. L’évolution est entre 50 et 75% plus rapide.

La physiothérapie maintiendrait-elle le problème ?

En effet, pour des raisons physiologiques, nous maintenons l’inflammation ! La double injection est en relation avec la bourse sub-acromiale, surtout quand une des rotations de l’épaule est atteinte. En effet, le ligament coraco-huméral s’enchevêtre et a des liens avec la capsule articulaire et la bourse sub-acromiale. Donc lors de l’injection de la bourse, le liquide diffuse dans les tissus du ligament et permet d’avoir une action directe sur celui-ci s’il est atteint.

La prise en charge physio est très importante, mais surtout dans le but d’un suivi pour les exercices à domicile, très ciblés et très particuliers. Traditionnellement, les patients bénéficiaient de 2 séances par semaines pour un total de presque 36-45 séances pouvant se renouveler sur 2 ans ! Il n’est pas rare de voir des patients qui ont eu jusqu’à 60 traitements ; une aberration.

L’une des études les plus probantes actuellement concernant la pathophysiologie de la capsulite/épaule gelée est :

Ryan et al. BMC Musculoskeletal Disorders ( 2016) 17 :340 DOI 10.1186/s12891-016-1190-9 ( en open acces). Victori Ryan, Hazel Brown, Cetherine Minns Lowe, Jeremy Lewis

Elle met en évidence :

  • La présence de myofibroblastes qui causent des contractions et semblent être en plus grande quantité dans la capsule inférieure et supérieure.
  • Observations les plus récentes :
    • Épaississement et contraction de la capsule
    • Présence de facteurs pro inflammatoires
    • Tissus similaires à la rétraction dans la maladie de Dupuytren
    • Incertitude par rapport à une inflammation ( Substance P)
    • Pas d’adhérences

Le traitement

Le traitement
  • Douleur > Raideur : la douleur est très vive et les amplitudes articulaires sont diminuées de façon significative. Les nuits peuvent devenir très difficiles et douloureuses.
  • Raideur > Douleur : Il n’y presque plus de douleur, souvent en fin de mouvement. C’est la phase la plus efficacement traitée en physiothérapie.

Selon nos études et prises en charge antérieures, une vingtaine de séances au maximum, 25-30 séances pour un sportif de haut niveau ou travailleur manuel seraient nécessaires. C’est un coût inutile pour la société.

Il se pourrait, si vous ne réagissez pas aux traitements et qu’aucune adaptation physiologique ne s’est développée, que nous vous proposions une injection de cortisone. Les conditions pour une injection de cortisone sont très précises et sont très loin d’être systématiques. D’autre part, cette décision est très personnelle et vous revient. Nous prendrons le temps de discuter avec vous des « pour» et des «contre» en regard des bénéfices et risques.

Il faut que l’injection soit idéalement dans une fenêtre de 5 semaines suivant le diagnostic de la capsulite ; dépassé ce délai, l’efficacité tend à diminuer rapidement.

Nous nous occuperons de prendre en charge votre rendez-vous pour votre injection auprès de notre radiologue spécialisé dans les injections écho-guidées de l’épaule. Une séance de physiothérapie pré-injection aura lieu la vieille ou quelques heures avant pour mettre en place un protocole d’exercices à la maison et vous donner des indications claires et précises de la suite de la prise en charge post injection.

Protection musculaire / activation spastique par la douleur (muscle guarding)

Une autre pathologie en lien avec les épaules raides survient lors de lésion des tendons de la coiffe des rotateurs. Les tendons et les muscles concernés réagissent à cette contrainte soit par un phénomène de protection lésionnelle soit par un phénomène de protection de douleur.

Le diagnostic différentiel entre la capsulite et le muscle guarding est relativement facile. M. Bernard a mis au point des tests différentiels efficaces permettant de mieux les différencier.

Le traitement et l’approche sont complètement différents de la capsulite. Il y aura un gros travail de ‘’recherche’’ pour identifier quel est le problème principal causant cette tendinopathie qui à son tour va causer cette raideur par protection musculaire. Dans le cas de déchirure d’un ou de plusieurs tendons de la coiffe de façon traumatique, la réponse est plus simple ! Mais dans un cas non traumatique, c’est beaucoup plus complexe.

Dans un premier temps, il faut identifier cette protection musculaire et va ensuite la traiter de façon individualisée. Une fois la raideur diminuée, il faut hercher et tester la source du problème pour finalement la traiter en parallèle.

Il faut rester vigilent avec les conditions associées des patients présentant des protections musculaires, particulièrement le diabète et l’hypothyroïdie. En effet, les chances de se ‘’transformer’’ en capsulite sont légèrement plus élevées qu’une épaule dite ‘’chronique’’ avec une tendinopathie.

Raideur capsulaire antérieure ou postérieure

Souvent secondaire et associée à des instabilités de l’épaule.
C’est une adaptation réactionnelle souvent en compensation.

La particularité est que des mouvements clés de l’épaule sont peu atteints (peu de raideur) contrairement à la capsulite et le muscle guarding. Les mouvements accessoires, des tests d’instabilités ainsi que l’anamnèse permettront de différencier ce problème.

Encore une fois un traitement individualisé en relation avec l’examen physique devra-être appliqué.

Les causes intrinsèques et structurelles

C’est à cause de ces pathologies que nous devons absolument passer une radiographie de l’épaule. Toutes ces pathologies sont visibles à minima lors d’une radiographie et vont causer des pertes fonctionnelles majeures au niveau de l’épaule.

Cliniquement, elles sont différenciables de la capsulite. C’est impossible cliniquement de discerner laquelle de ces pathologies est présente, mais nous pouvons assez souvent identifier qu’une de ces pathologies est potentiellement présente. Parfois, elles sont insidieuses, c’est la raison pour laquelle, en présence d’une raideur de l’épaule, il faut absolument éliminer ces possibles causes via la radiographie.

  • Luxation mal réduite
  • Cancer osseux ou tissulaire
  • Arthrose gléno-humérale sévère
  • Nécrose de la tête humérale
  • Nécrose de la tête humérale
  • Fracture non diagnostiquée

Leur traitement est strictement chirurgical. Nous voyons ces patients en physiothérapie une fois que le chirurgien orthopédique spécialisé de l’épaule a décidé de la meilleure intervention en regard du problème.

Exemples possibles :

  • Luxation mal réduite > Réduction de la luxation
  • Cancer osseux ou tissulaire > Ablation de la tumeur
  • Arthrose gléno-humérale sévère > Prothèse totale d’épaule
  • Nécrose de la tête humérale > Hémi prothèse ou prothèse totale d’épaule
  • Lésion de Type Hill Sach’s > Hémi prothèse ou prothèse totale d’épaule
  • Fracture non diagnostiquée > Réduction de la fracture

Les raideurs post-opératoires

Elles sont courantes et normales. Le tissu cicatriciel a tendance à former des adhérences qui limitent la mobilité de l’épaule. Avec un travail actif et des mobilisations, on traite relativement facilement ce problème.

Elles sont courantes et normales. Le tissu cicatriciel a tendance à former des adhérences qui limitent la mobilité de l’épaule. Avec un travail actif et des mobilisations, on traite relativement facilement ce problème.

Il faut rester attentif à ce qu’une capsulite post-opératoire ne s’installe pas, puisque les chirurgies de l’épaule présentent le plus haut taux de capsulite secondaire. Mais, une fois les premiers signes visibles, si le physiothérapeute réagit rapidement, les symptômes sont relativement contrôlables et peu problématiques.

N’hésitez pas à nous contacter pour une prise en charge d’épaules raide.